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Coline & le yosakoi

Posté le 05 août 2020 dans Histoires de yosakoi par

Si l'on voit souvent le yosakoi au travers de représentations ou de vidéos, il est aussi souvent croqué en dessins qui savent si bien retranscrire l'esprit du yosakoi.

Alors pour la première fois dans nos "histoires de yosakoi", nous avons choisi de mettre en avant le travail de Coline que nous avons pu découvrir via son compte instagram : https://www.instagram.com/colinegaulon/. Nous y avions repéré de jolis dessins sur le thème du yosakoi et nous avons voulu en savoir plus.

 

 

 

Qui es-tu Coline ?

Je me présente donc brièvement, je m'appelle Coline GAULON, j’ai 31 ans et je réside dans la très jolie ville de Lyon. J’ai toujours été fascinée par le dessin, c’est d’ailleurs mon père qui m’y a le premier initié et ce, dès mon plus jeune âge. Mon bac général en poche, j’ai suivi un cursus artistique dans une école privée de Montpellier. J’y ai découvert énormément d’univers graphiques, de techniques et d’artistes variés qui m’ont permis d’enrichir mon répertoire personnel.

J’ai donc obtenu avec succès mon diplôme en graphisme & illustration. Cependant, il était très difficile pour moi de vivre pleinement de mon métier d’illustratrice freelance. Ainsi en parallèle, je donne des cours de dessin notamment aux enfants, et depuis 3 ans déjà, j’ai entrepris de reprendre mes études pour devenir professeure des écoles. Avec une vraie stabilité financière, j’espère pouvoir me consacrer plus sereinement au dessin, et j’aimerais soumettre mes projets d’illustration jeunesse auprès de maisons d’édition spécialisées.

 

 

Où peut-on voir ton travail ?

J’avais ouvert une boutique Etsy, mais elle n’est désormais plus représentative de mon travail. Tous mes projets se trouvent donc sur mon compte Instagram, et c’est ici que l’on peut facilement me contacter, comme vous l’avez fait. 

 

Peux-tu nous parler de ton univers artistique ?

Je suis passionnée de longue date de ce magnifique pays qu’est le Japon et qui m’inspire grandement pour mon travail. J’aime beaucoup l’univers enfantin et l'illustration jeunesse, mais aussi et surtout les animaux et les contes et légendes. Les yokai, esprits malins du folklore japonais m’inspirent beaucoup, j’en réalise d'ailleurs souvent des ré-interprétations que l’on peut voir sur mon compte Instagram.

Je pense avoir un style assez simple, des lignes épurées, mais j’aime y ajouter de la rondeur, et de la douceur comme on en retrouve souvent dans les dessins de la vie quotidienne au Japon. J’aime le travail à l’encre de Chine sur de petits formats (A5), avec juste quelques points de couleurs, mais je réalise aussi des travaux à l’aquarelle par exemple, plus colorés. Je pense m’inspirer sans trop en avoir conscience de tout l’univers extrêmement riche de certains mangas plein de poésie, jeux vidéo et autres japanimations dont je suis très friande.

 

 

Comment as-tu découvert le yosakoi ?

Je ne pratique pas le yosakoi (bien que les naruko que j’ai achetés, au vu de la situation sanitaire actuelle, me permettent surtout de soutenir notre corps médical tous les soirs à 20h en résonnant aux fenêtres !). J’ai tout simplement découvert cette danse fascinante à l’occasion de mon troisième voyage au Japon, et plus précisément à Kochi en 2019, sur la magnifique île préservée de Shikoku d’où elle est originaire.

Le festival de Kochi mêle danse et percussion, tout cela dans une ambiance de fête, avec des costumes plus colorés, fins, riches et aussi éblouissants les uns que les autres. Il regroupe durant quelques jours des milliers de participants, certains même venus de l’autre bout de la planète, et honnêtement, malgré la chaleur et l’humidité écrasante de l’été japonais, c’est un matsuri des plus incroyables qu’il m'ait été donné de voir. Des gens de tous âges participent avec ferveur, entrain et bienveillance. Les différentes écoles de danse arborent avec fierté leurs couleurs et dévoilent au public le fruit de leur travail assidu. Il y a différentes représentations, certaines ont lieu sur une immense scène d’où le spectacle est d’ailleurs retransmis en direct sur les chaînes nationales, et d’autres comme l'entraînement des différentes écoles de danse ont lieu dans le jardin, au pied du Château de Kochi.

 

 

Le spectacle le plus impressionnant, je trouve, reste néanmoins le parcours à travers les shotengai (galeries commerçantes couvertes) de la ville. Des centaines de personnes s’installent méticuleusement le long du tracé du cortège avec leurs familles et encouragent vigoureusement les danseurs en les ventilant à l’aide de petits uchiwa publicitaires. Les danseurs sont extrêmement dynamiques et souriants, et ce de bout en bout du cortège. C’est un spectacle grandiose qui est absolument inoubliable et exaltant.

 

Qu'est ce qui t'as donné envie de croquer le yosakoi en dessin ?

Comme je l’ai évoqué précédemment, ce festival est tellement inspirant de par ses rythmes, sa gestuelle, sa coordination impressionnante et ses couleurs resplendissantes, c’est tout cela qui m’a donné envie, de retour en France de l’immortaliser en dessin. Sur place j’ai admiré, et profité pleinement de ce magnifique spectacle, tout en prenant de chouettes photographies qui ont été le point de départ de mon travail d’illustration à Lyon.

 

 

Pourquoi avoir choisi les animaux comme figure pour ce "Carnaval des animaux" ?

Il est vrai que j’adore les animaux et j'adore les dessiner, et je trouve cela assez intéressant de s’amuser à leur attribuer des caractéristiques et attitudes typiquement humaines. J’aime cependant souvent les représenter de façon assez statique, je ne cherche pas à faire une illustration qui se veut dynamique, bien au contraire, comme s’il s’agissait d’une image, d’une photo volée dans l’action. J’essaie de retranscrire, je crois, une certaine douceur et subtilité en utilisant les animaux qui adoptent des positions humaines, bien qu’il m’arrive aussi, au gré des inspirations du moment, de dessiner des humains. C’est vrai que l’analogie avec le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns est assez bien trouvée bien que ce n’est pas du tout été le point de départ de mon travail.

 

 

Quelques mots pour finir ?

Pour revenir rapidement sur le yosakoi, il y a beaucoup de connivence avec le public, ce qui est absolument génial et il existe une organisation que l’on retrouve dans tous les défilés. Dans un premier temps, un immense camion richement décoré aux couleurs de l’école de yosakoi et diffusant une musique ultra forte, distribuant des éventails publicitaires et autres goodies, ouvre la marche, suivi des danseurs les plus expérimentés suivis ensuite des plus âgés, mais non moins dynamiques. Les plus petits, des enfants de 5 - 6 ans tout au plus viennent en fin de défilé en arborant eux aussi avec fierté les couleurs de leur ville et de leur école. Des portes-étendards viennent énergiquement faire tournoyer des drapeaux colorés gigantesques juste au-dessus du public pour clôturer en beauté le défilé.


 

Nous tenons à remercier Coline d'avoir accepté de répondre à nos questions et de voir que même sans être danseur, le yosakoi a su toucher de nombreuses personnes !